Motion au Conseil National
17.03.2016
Le Conseil fédéral est chargé d'intensifier son activité diplomatique auprès des Autorités de l'Erythrée en vue de réduire dans la mesure du possible les flux de réfugiés et I ou migrants provenant de ce pays.
Le premier objectif sera d'essayer d'obtenir davantage d'engagements de la part des Autorités Érythréennes quant au respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans ce pays, afin que les Erythréens puissent y vivre plus en sécurité. Ainsi, ils n'auraient plus la nécessité de chercher asile ailleurs.
Le second objectif sera de décrocher un accord selon lequel l'Erythrée accepte d'accueillir ceux de ses ressortissants qui, après avoir quitté le pays, rentrent chez eux. Pour être pleinement crédible, cet accord devra être assorti d'un déploiement d'observateurs internationaux neutres sur place, pour vérifier qu'il n'y ait pas de mauvais traitement pour les migrants rentrant chez eux.
Le troisième objectif sera de concevoir, avec d'autres Etats occidentaux (et éventuellement le bureau local du PNUD), un programme d'accompagnement pour le développement économique de ce pays, portant notamment sur la réintroduction progressive d'une économie de marché génératrice d'emplois et de perspectives locales, lorsque les conditions de gouvernance seront réunies.
Cette motion remplace celle déposée par le sous-signé le 29 février 2016, à la lumière des explications reçues le 8 février du DFJP et du DFAE.
Plusieurs signes convergents montrent que le régime érythréen est disposé à une certaine ouverture et à des.assouplissements. Cette évolution doit être soutenue et accompagnée d'un dialogue direct. Dans le cadre de celui-ci, la Suisse pourra pousser l'idée d'une reprise des visites de lieux de détention par le CICR.
L'ensemble de ces mesures devraient permettre de réduire substantiellement l'octroi quasi automatique du statut de réfugié aux Erythréens, évitant ainsi d'encourager les motivations économiques à la migration.
Ceux bénéficiant déjà du statut de réfugié reconnu pourraient se voir proposer une incitation au retour, sous forme d'une somme de réinsertion.
La perspective de trouver rapidement un emploi sur place serait une autre bonne invitation au retour. C'est ainsi que la mise en place progressive d'une économie de marché pourrait être stimulée par la création d'entreprises, des programmes d'aide à l'entreprenariat et des micro-crédit.
Claude Béglé